Climat Monde Faille dans la banquise de l'Antarctique.

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L'Antarctique face au changement climatique

16/08/2021

L'Antarctique est le continent le plus froid de la planète, et son climat peut varier beaucoup d'une année à l'autre. Au-delà de ces fortes variations interannuelles, le climat de l'Antarctique s'est légèrement réchauffé depuis les années 1950.

Des effets sur la banquise

Actuellement, on n'observe pas de réduction de la banquise, notamment du fait de la fonte accrue de plusieurs glaciers côtiers et de l'accélération de leur écoulement. Ces processus augmentent en effet l'apport d'eau douce à la surface des mers australes. Les eaux de surface deviennent ainsi moins salées, donc plus légères que les eaux situées plus en profondeur, ce qui limite les courants océaniques verticaux, et réduit en surface les apports d'énergie provenant de l'océan profond, plus chaud. Ce phénomène favorise in fine la formation de la banquise.
Aujourd'hui, il semblerait que cet effet l'emporte. Mais au cours de ce siècle, du fait du réchauffement global, le processus dominant devrait être la fonte de la banquise : la couverture de banquise diminuera probablement en Antarctique, comme c'est déjà le cas en Arctique.

Antarctique et hausse du niveau de la mer à l'échelle du globe

On estime que la fonte de la calotte antarctique explique près de 10 % de la hausse annuelle du niveau des mers observée depuis 1993*. La contribution future de l'Antarctique reste cependant incertaine.
La fonte de la calotte actuellement observée dans plusieurs régions côtières devrait se poursuivre. À ce phénomène s'ajoute une éventuelle déstabilisation des ice shelves liée au réchauffement de l'atmosphère et des mers qui, dans le pire des scénarios, pourrait faire monter le niveau marin d'1 m d'ici 2100**.

À l'inverse, le contexte de réchauffement global s'accompagne d'une augmentation des précipitations neigeuses sur l'Antarctique. Ces précipitations neigeuses ont essentiellement pour origine l'évaporation océanique, et leur augmentation se traduit donc par une baisse du niveau global des mers. Ce phénomène, qui joue en sens inverse du premier, devrait contribuer à limiter la contribution future de l'Antarctique à la hausse du niveau marin.

Les glaces de l'Antarctique

Calotte glaciaire : c'est un glacier d'eau douce très étendu, qui recouvre 98 % du continent antarctique. Sa surface totale est d'environ 14 millions de km², et son épaisseur maximale est de 5000 m.

Ice shelf (plate-forme de glace) : prolongement marin de la calotte glaciaire antarctique ou d'un glacier s'écoulant en direction de la mer. Elle se forme là où un glacier rejoint la surface océanique et flotte sur la mer. Son épaisseur est comprise entre 100 et 1000 m.

Iceberg : morceau de glace (eau douce) dérivant sur la mer. Détachés des glaciers atteignant la mer ou des ice shelves, leur partie émergée représente 10 % seulement de leur volume total. Les icebergs antarctiques peuvent être de très grandes dimensions : en 2000, un iceberg de 11 000 km² – plus grand que la Corse – s'est détaché de la plate-forme de Ross !

Banquise : couche de glace formée à la surface de la mer par congélation d'eau salée. En hiver, la banquise entourant l'Antarctique recouvre jusqu'à 20 millions de km² d'océan. En été, elle disparaît presque complètement.  

Polynie : zone libre de glace au milieu de la banquise. Les polynies se forment notamment lorsque des vents forts soufflant depuis le continent chassent la glace des côtes, ou à des endroits où des courants océaniques chauds empêchent la glace de se former. Elles sont de formes et de tailles variables. La plus grande polynie jamais observée (en mer de Weddell) s'est formée chaque hiver entre 1974 à 1976 et avait une surface de 300 000 km² !

Les glaces de l'Antarctique - © Météo-France